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L’ART DE LA CONVERSATION (À UN DÎNER SHARE’EAT) PART 1

  • JN
  • 4 juin 2016
  • 4 min de lecture

[Share'eat est une start-up parisienne qui propose une application pour participer à des dîners de "networking" dans des restaurants branchés à Paris, New-York, Montréal et Londres].

Share’Eat© a le mérite de permettre à tous de vivre aujourd’hui ce que seulement quelques fortunés vivaient au XIXe siècle lors des dîner mondains et autres « dîner Flaubert » : Des rencontres fortuites avec des personnes d’exceptions, autour d’un dîner ou d’un « souper » (Tabernacle, ne saviez-vous po que Share’Eat était aussi prézint à Montréal ?)

Et tout comme à l’époque, il fallait trouver des sujets de conversation qui ne failliez pas. (Imparfait du verbe Faillir)

Voici un extrait de dialogue qui a réellement eu lieu lors d’un dîner Share’Eat, et qui illustre parfaitement bien la notion de « faillir une conversation tel un puceau prépubère à sa première boum » :

  • Charly : C’est ton 1er dîner Share’Eat ?

  • Lulu : Oui et toi ?

  • Charly : Oui moi aussi.

  • Lulu : Et t’es venu en métro ?

  • Charly : Non j’ai pris un Uber car j’étais en retard.

  • Lulu : Ah oui, c’est vraiment pratique uber.

  • Charly : c’est clair.

Si vous faites cela, vous risquez d’entamer une conversation à sens unique, dans les 2 sens, et qui plus est gênante pour tout le monde. Et c’est ce qui arrive souvent lorsque vous manquez d’imagination.

Heureusement, voici notre guide pour briller au prochain dîner Share’Eat :

1 ERE ETAPE : LE FOND. (DE QUOI PARLER LORS D'UN DÎNER SHARE'EAT ?)

Tout d’abord, d’aucuns diront que le « conversation starter » est primordial puisqu’il crée la fameuse « première impression ». Et quoi qu’on dise, le classique « tu fais quoi dans la vie ? » est une formule qui marche. Vous brisez la glace efficacement, vous obtenez des informations variées sur la personne sans trop galérer, et votre question est si neutre qu’on ne peut vraisemblablement pas vous juger sur celle ci.

Certes, lancer la conversation c’est une chose, l’entretenir ç’en est une autre. La relance est souvent chose complexe, mais qui maîtrisée, est de bonne facture. Voici quelques idées :

  • Votre network.

Le plus efficace quand on parle de networking, c’est bien sûr de parler de nos connaissances en communs. C’est très important car via ce processus, vous allez créer un lien concret (et non plus abstrait) avec votre interlocuteur (cf. un des outils de Linkedin).

Cherchez bien, il s’agit peut-être d’un étudiant de la même école que lui ? Un collègue du taf ? Une rencontre du Club Med ? Le même boulanger ? Un lieu d’habitation ?

[Une conversation Share’Eat qui a duré plus de 35min et qui a terminé par l’échange de numéros, avait pour sujet : « quels sont les lieux que nous connaissons tous les 2 à Brooklyn ? »]

  • Vos dépendances.

Si vous parvenez à trouver une dépendance que vous avez en commun, c’est jackpot. Rien de tels que 2 fumeurs pour entamer un lien courtois (Sganarelle nous le rappelait si bien avec son « Eloge du tabac »).

Et plus cette dépendance est forte, plus vous allez créer un lien symbiotique. N’hésitez donc pas à mentionner votre addiction à la MD, la cocaïne, ou encore à l’héroïne par exemple. Sans pour autant négliger ces petites dépendances du quotidien qui fédèrent si bien les grosses telles que le Nutella ou les chips, au risque d’attirer certaines railleries implicites (« tu es grosse mélissandre… ») (cf. google).

Astuce pratique : n’hésitez pas à mentionner à haute voix votre dépendance à un aliment présent dans la carte du restaurant au début du dîner Share’Eat. Bien sûr, évitez certains aliments à double tranchant :

==> « Oh j’adore la truffe » ou bien « j’aime beaucoup le caviar mais j’ai peur qu’il ne soit pas finlandais » (Moyen très peu subtil de dire que vous avez tellement de tune)

==> « Je suis fan de bacon » (si vous êtes gros, ça en gênera plus d’un)

==> « Je ne mange que du quinoa et des baie d’açaï » (vous, vous êtes un relou de bioCbon, qui fabrique son propre composte)

  • Vos débats.

Le débat engage la personne dans la conversation, qu’il soit d’accord ou pas. Quand vous engagez un débat, votre interlocuteur oublie le contexte de rencontre à l’aveugle, et se focalise sur ce challenge intellectuel qu’est le débat. Grâce à ses réponses, vous pourrez évaluer sa maturité sur des sujets qui vous tiennent à cœur.

Exemple :

Pour ou contre la calchemise ? (sujet plus complexe qu’il n’y paraît)

Faut-il surpayer les développeurs (comme aux USA) ou bien les manageurs ? (comme en France).

Faut-il rester dans la même boite et gravir les échelons, ou bien changer de boite régulièrement pour accélérer les choses ? (sujet très en vogue dans notre génération)

Faut-il manger bio ou local ? (car il faut bien trouver quelque chose à dire à l’autre là qui ne mange que du quinoa)

Tampon ou serviette hygiénique ? (Attention : sujet plus cinglant que sanglant)

Concluons par un peu de philosophie sociale :

La problématique Larochefoucauldienne de vie sociale est que cette dernière est tout simplement le haut lieu de l’intérêt personnel, le triomphe de l’amour propre et le désir de reconnaissance insatiable. La nature humaine en société est inséparable de l’amour propre, et cherchera systématiquement à se mettre en avant. Pourtant, la conversation, c’est finalement le moment où on est tourné vers l’autre, et vers sa subjectivité. C’est pour cela que Kant voit dans les dîner Share’Eat©, un idéal de la sociabilité. Il me l’a dit avant-hier quand nous étions au Globo.

JN

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